L'actualité de la crise : un mort qui ne le sait toujours pas, par François Leclerc

Billet invité.

UN MORT QUI NE LE SAIT TOUJOURS PAS

Les dirigeants européens affichent leur détermination, mais va-t-elle tenir jusqu’au bout ? Ils affirment la nécessité de renouer sans tarder avec des déficits publics conformes aux normes datant de la création de l’euro, et à en faire de même pour le montant de la dette. Le tout au prix d’importantes restrictions budgétaires et d’augmentations de la fiscalité. Mais sont-ils réellement d’accord sur les rythmes et les modalités ? Quel est l’avenir de cette politique, au-delà des divergences supposées ?

Une première interrogation porte sur le danger de création de la spirale descendante qui en résulterait. Ces mesures pesant sur la croissance, accentuant les tendances récessives globales dans un contexte régional et mondial déjà peu favorable, les pays les plus éprouvés étant plus immédiatement menacés. Si cela devait se produire, les recettes des Etats s’amoindrissant et les taux auxquels ils empruntent sur les marchés montant, un effet ciseau interviendrait. Il ferait obstacle à la poursuite de cette aventure. Une première restructuration de dette aurait un effet domino, le caractère opérationnel du fonds de stabilité restant à démontrer, comme on va le voir plus loin.

La seconde interrogation s’appuie sur l’ampleur à venir du mouvement de protestation aux mesures gouvernementales, dans un climat social qui ne laisse pas nécessairement paraître au grand jour de profondes inquiétudes, et dont la traduction est incertaine. Résignation et rejet sont les deux faces de cette même médaille, et l’on ne sait pas à l’avance de quel côté elle tombera. L’expérience en la matière tend à prouver que plus les mouvements d’opinion sont souterrains, plus ils peuvent être massifs lorsqu’ils font finalement surface. C’est un gros pari que de vouloir jouer au plus fin avec cela.

Une maturation est en cours, qui va permettre de préciser la réponse à ces deux questions, au fur et à mesure des rebondissements à venir. En attendant, le camp des pays entrés dans la zone des tempêtes s’agrandit, la Grèce y ayant été rejointe par l’Irlande, le Portugal n’en n’étant plus éloigné. Le sort que vont pouvoir connaître ces deux premiers pays ne laisse pas de place au doute chez les observateurs avertis : une restructuration de leur dette sera nécessaire à terme, ils ne pourront pas aller au bout de ce qu’ils ont engagé.

Ce camp va-t-il s’élargir à l’Espagne ? C’est la grande question, car toutes les conditions ou presque sont réunies pour que ce soit le cas. Si la dette publique reste relativement contenue, la dette privée est gigantesque, en raison d’une bulle immobilière qui n’a rien à envier à celle de l’Irlande. A l’image de la bulle américaine, elle est rétive à toute résorption et va produire de nouveaux dégâts financiers. Toujours d’une grande fragilité en dépit des restructurations engagées, le système bancaire sera alors en première ligne.

La situation sociale, quant à elle, se tend fortement comme on vient de le constater. Enfin, le gouvernement a basé son plan de marche sur des prévisions de croissance irréalistes et devra soit le revoir, soit prendre de nouvelles mesures d’austérité. Le taux obligataire espagnol ne connaît pas l’envolée de celui des pays de la zone des tempêtes, mais cela ne le prémunit en rien d’une même évolution, alors que le gouvernement va devoir lever l’année prochaine 192 milliards d’euros sur le marché obligataire.

L’analyse du contexte européen doit prendre également en compte d’étonnantes révélations. Le fonds de stabilité financière (EFSF) tout juste mis en place, il se confirme que le gouvernement allemand est catégoriquement opposé à ce que soit envisagé sa prorogation, sa durée ayant été fixée à trois ans, alors même que Jacques Delors et Mario Monti, anciens présidents de la Commission, viennent de le suggérer. Cette échéance est rapprochée et laissera la Grèce au milieu du gué, sans parapluie de protection financière, au moment où son plan spécifique de soutien sera arrêté et ses besoins de financement de la dette publique augmenteront.

Ce calendrier n’est donc pas en phase avec celui de la crise européenne, qui ne sera pas réglée quand son terme arrivera. La raison en est qu’il est calqué sur celui de la réduction des déficits que les Allemands veulent imposer, par rapport auquel ils ne veulent pas d’échappatoire.

La crise irlandaise a dévoilé une singulière caractéristique de l’EFSF qui n’avait pas été rendue publique : il n’est pas véritablement destiné à être activé ! Car comment expliquer que sa mise en œuvre soit tout aussi catégoriquement refusée à l’Irlande, alors que le taux auquel le gouvernement va devoir emprunter sur les marchés sera très élevé, en dépit de sa détente actuelle ? Pesant davantage – comme si le fardeau n’était pas déjà suffisamment imposant – sur les finances publiques et les Irlandais, obérant les chances de remplir à l’arrivée le contrat imposé.

Incidemment, refuser de soutenir financièrement un Etat devant consentir des taux obligataires si élevés – en prenant les devants au lieu de n’intervenir qu’au bord du précipice – vaudra le moment venu transfert financier en faveur des investisseurs – les banques européennes dans une large mesure. Les vases communiquent, mais toujours dans le même sens.

Des calculs ont montré que le complexe et laborieux montage qui a abouti à la création de l’EFSF aurait comme conséquence d’assortir ses éventuels prêts de taux rédhibitoires de l’ordre de 7 à 8% ! Comment dissimuler cette inconséquence si ce n’est en ne l’activant pas ? A quoi sert-il alors, sauf à chercher à faire croire que l’on est prêt à intervenir, sans toutefois le faire ? Combien de temps une telle fiction dissuasive va-t-elle pouvoir tenir ?

Comme s’il s’agissait de renforcer la crédibilité de cette histoire, un autre bébé de la même famille est annoncé. Fort du succès des précédents tests d’effort de certaines banques européennes – qui n’ont réussi qu’à susciter des critiques, quand ce n’était pas des sarcasmes, chez les observateurs attentifs qui sont de plus en plus nombreux – il est dorénavant question de pratiquer régulièrement cet exercice de propagande. Pratiquant l’humour involontaire, la Commission a promis de les améliorer… en ne rendant pas publics leurs résultats un vendredi soir, comme les premiers. Elle aurait mieux fait d’expliquer, par exemple, pourquoi l’Anglo Irish Bank – qui fait sérieusement causer d’elle ces derniers jours – ne figurait pas sur la liste des banques testées. Manque de place sur le papier, sans doute ?

Au chapitre des fortes mesures prises par les plus hautes autorités, il serait injuste de ne pas évoquer l’arsenal des pénalités destinées aux pays qui ne respecteront pas les nombres d’or du déficit et de la dette publics. Tous leurs puissants efforts convergent – non sans quelques fortes nuances – vers un unique objectif : forcer à tout prix les pays européens à revenir puis à rester dans le rang, alignés sur les normes de déficit, tournant superbement le dos à toute relance économique. L’histoire jugera…

De nombreux écueils se présentent sur la route choisie. Sera-t-il possible à l’arrivée de faire l’économie d’une restructuration de la dette publique, puisque l’optique des Américains, Britanniques et Japonais – jouer la relance en faisant tourner la planche à billet – est exclue par construction dans la zone euro ? Les modalités d’une telle restructuration ne manquent pourtant pas, mais seulement voilà… elle secouerait sévèrement le système bancaire européen.

Il est vivement recommandé d’adopter une conduite vertueuse afin de ne pas peser sur les générations futures, mais un train peut en cacher un autre : ce sont en réalité les banques européennes qu’il faut protéger, encore une fois, car elles risqueraient de ne pas tenir le choc. Puis, alors qu’elles seraient dans l’obligation de renforcer leurs fonds propres, afin de respecter les futurs ratios de Bâle III, elles auraient alors à enregistrer des dépréciations de leurs actifs obligataires, qui feraient grimper leurs besoins financiers. Les vases communiqueraient alors dans l’autre sens, ce n’est pas envisageable.

C’est toujours sur le même obstacle que l’on bute. D’autant que le débat monte – bien que dans des cénacles restreints et même très réservés – à propos des obligations supplémentaires de renforcement des fonds propres des banques et de leurs modalités. Et qu’il inquiète particulièrement les banquiers de la zone euro. Trois problématiques distinctes sont étudiées.

La première à propos des exigences supplémentaires de fonds propres à l’encontre des banques présentant un fort risque systémique, celles que l’on dénomme TFBT (too big too fail ou trop obèses pour plonger). Une conjonction d’intérêts et de préoccupations pousse fortement en ce sens, notamment aux Etats-Unis et au Royaume-Uni. La seconde, plus technique, porte sur la définition des actifs éligibles au rang des fonds propres, à propos de laquelle le Comité de Bâle a laissé subsister un grand flou. La dernière sur le contenu de la notion de « bail-in », sauvetage des banques ne faisant pas appel aux fonds publics par opposition à « bailout ». Car les régulateurs partent du principe que les Etats n’auront plus les moyens de renflouer les banques la prochaine fois (!) et qu’il faut anticiper en mettant en place un autre dispositif.

Américains et Européens divergent cependant – comme chaque fois qu’il s’agit de réglementation bancaire – sur la manière de procéder à ces « bail-ins ». Les premiers s’inspirant de la pratique de la FDIC et de leur loi sur les faillites (chapitre 11), les seconds privilégiant l’utilisation d’obligations hybrides d’un nouveau genre, les Cocos (Contingent Convertibles bonds). Dans les deux cas, les créanciers seraient à priori mis à contribution pour restructurer le bilan d’une banque en difficulté, mais le schéma européen a le défaut d’être théorique, susceptible de biais cachés, les Cocos n’existant pas et la réaction des investisseurs à ce nouvel instrument financier étant inconnue. Sous ses apparences techniques, ces débats sont essentiels, car ils portent sur les modalités de renforcement des fonds propres des banques, l’adoption d’un calendrier particulièrement favorable à leur cause n’étant qu’un des aspects du problème. Le prochain G20 des 11 et 12 novembre va être appelé à en discuter.

On en revient toujours à la même lancinante question : l’addition des besoins financiers des Etats et du système bancaire et la capacité des marchés à y répondre à des coûts abordables, dans un contexte déjà marqué par une baisse très substantielle du retour sur investissement (ROI) des établissements financiers. ROI qui pourrait encore être détérioré au passage.

« Le système financier est mort », vient de déclarer Paul Volcker, ancien président de la Fed et l’un des conseillers économiques de Barack Obama, à l’occasion d’une allocution devant l’assemblée de la Federal Reserve de Chicago.

Le problème est qu’il ne s’en est pas encore rendu compte.

144 réponses sur “L'actualité de la crise : un mort qui ne le sait toujours pas, par François Leclerc”

  1. « tournant superbement le dos à toute relance économique. L’histoire jugera… » : soit, mais les plans de relance ne marchent jamais… J’exagère sans doute, mais Paul disait, à propos de Larry Summers, que le méga plan de relance américain, (775 milliards), « se révélait jour après jour n’avoir été qu’un pétard mouillé ».

    1. Amha, un plan de relance par la demande ne peut avoir qu’une efficacité très limitée dans une économie largement ouverte aux flux de marchandises et de capitaux.
      L’utilité de ce type de politique, dans un tel contexte, se limitera a relancer la machine économique en cas de difficultés temporaires, d’une fluctuation d’ordre conjoncturelle. Or, la situation que nous connaissons est celle d’une crise d’ordre structurelle. La machine n’est pas victime de quelques à-coups, elle est tout bonnement en panne sèche, le carburant du crédit, de la dette faisant défaut.
      Les tentatives de relance à l’aide de moyens conventionnels revient donc à donner des coups d’épée dans l’eau.

    2. Les plan de relance ne marchent pas on a maintenu le système en l’état. Si l’on avait abandonné les banques à leur triste sort en créant des good banks pour garantir l’argent des déposants et si l’on avait repensé le libre-échangisme, alors les plans de relance auraient fonctionné !

    3. @JT Gio

      Ca fait beaucoup de « si ». J’aime bien le genre uchronique, mais ça reste de la fiction.

    1. Merci pour les liens, surtout le premier!

      Mais on n’est même pas encore au Dies Irae 😀
      Bon, une petite vaguelette de défaillances dans l’immobilier commercial estados-unidenses va peut-être précipiter les choses…

    2. Louise,

      Toutes ces choses si  » vulgaires  » méritent-elles si belles musiques ? ! …( merci pour nous, en attendant! )

      en vérité, non, je ne le pense pas !
      Tout au plus, un « de profundis morpionibus … »

  2. Manifeste d’économistes atterés, 1er septembre 2010, par Philippe Askenazy (CNRS, École d’économie de Paris), Thomas Coutrot (Conseil scientifique d’Attac), André Orléan (CNRS, EHESS), Henri Sterdyniak (OFCE).

    Sur le site Contre Info.

    Dans le fil de la dernière rubrique vidéo de M. Jorion dans laquelle il dit son enthousiasme pour la reconstruction d’un système moribond, voici le manifeste d’un groupe d’économistes qui proposent des solutions pour sortir de ce marasme.
    Sont-elles les bonnes ? Je n’en sais rien, mais elles ont le mérite de découler d’une juste observation de la situation catastrophique dans laquelle nous nous trouvons tous et de donner une base de réflexion argumentée, détaillée et au final très motivante.
    A vous de juger en lisant le manifeste : http://contreinfo.info/article.php3?id_article=3059

    1. « L’explosion récente de la dette publique en Europe et dans le monde est pourtant due à tout autre chose : aux plans de sauvetage de la finance et surtout à la récession provoquée par la crise bancaire et financière qui a commencé en 2008 « .

      Tous ces universitaires français qui rêvent encore de marxisme sont atteint d’une épidémie rendant aveugle, débile mental et sourd.
      Où sont les chiffres qui montrent le contraire ?
      Le déficit commence à la fin des années 70. Quand Mitterrand arrive au pouvoir en 81 il commande un audit des finances publiques. Et là black-out de la gauche sur le résultat.
      Quand Reagan commence t-il à faire marcher la planche à billets, quel est l’endettement ?
      Qui et quand fait exploser l’endettement du Royaume-Unis ?
      On en a marre de lire n’importe quoi venant de stipendiés qui sont à l’abri du chômage et qui ont l’habitude d’être irresponsables.
      Quand un ministre est agent de renseignement d’une puissance étrangère, c’est trop facile à des intellectuels de dire : »ON a jeté son honneur aux chiens » !
      Qui ON ?
      Le peuple finit par être lassé de ces beaux parleurs irresponsables

    2. Albin s’en prend aux économistes qui ne cirent pas les pompes des banquiers
      pour les traiter d’universitaires marxistes, sourds, aveugles, débiles, etc

      L’insulte est à la hauteur de l’absence du moindre chiffre et donc argument.
      La dette est bien la conséquence des cadeaux fiscaux faits au capital.
      C’est ce que démontre tous les chiffres, y compris ceux, avec tableaux sans appel
      du député UMP chargé du rapport ci-dessous:
      http://hussonet.free.fr/carrez.pdf

    3. @Albin

      Mon cher Binbin. Permettez que je vous nomme ainsi, mais la familiarité avec laquelle vous traitez ces pauvres économistes qui sortent du bois, et de leur tour d’ivoire, pour exprimer leurs préoccupations et leur vision commune de notre crise à tous m’autorise sans doute à me ravaler ainsi à votre niveau pour vous interpeller sur un mode qui vous sied apparemment mieux que tout autre.
      .
      Et pour être bref, je vous dirai simplement que je trouve votre prose très déficitaire pour ce qui est de la limpidité, très excédentaire quant aux allusions confuses et douteuses et, pour tout dire, qu’au final, le tout ne constitue pas un ensemble… comment dire…. disons »blanc-blanc », mon cher Albin…

    4. à Charles : et c’est en plus un des reproche que les agences « bolcheviques » de notation font aux états : le manque de cohérence fiscale (stabilité des recettes tout particulièrement pour la France).

    5. Vigneron.

      C’est aussi le but des interventions de binbin ici, ne l’oublions pas. Noyer le poisson, pour mieux en profiter.

    6. à Vigneron, hors sujet à propos d’ensemble noir et blanc (version cosmique ying-yang ): Quid de la Hongrie ?

    7. Il semble que le pauvre Albin ait été victime d’un virus « rendant aveugle, débile mental et sourd ». 30 années de lobotomisation libérale ne sauraient rester sans effet sur les cerveaux les plus exposés.

      Ou alors, nous avons affaire à un troll.

    8. @ albin
      Notre cher vigneron n’a pas osé vous nommer bibine au lieu de binbin .Votre prose sur la cage au fol endettement merite de figurer en addendum au dictionnaire de Mr Gauthier ou à tout le moins en lettres gravées sur le zinc de mon bistro favori.D’autres blogs méritent mieux vos informations que celui-ci. Sic transit gloria mundi.

    9. @Albin
      Reflechissez un peu voyons!
      Ce qui ponctionne le budget de l’Etat ce sont les interets de la dette.
      La dette totale n’a pas grande importance, ce qui importe ce sont les interets dus. C’est uniquement cela qui interesse les « marchés », et c’est pour cela que la dette américaine continue a bien se vendre…Pour l’instant!
      De plus, il suffirait d’avoir un budget équilibré, pour que sur la durée, la dette se résorbe automatiquement par l’inflation.
      (Par ex comparer en valeur ABSOLUE le budget de la France en 1970 et celui de 2010: CQFD)
      Pour relancer, il suffit donc d’augmenter la dette, mais aussi d’augmenter les impots sur le capital, pas sur le consommateur et la TVA! Absurde…
      C’est l’inverse de l’austérité, ou on diminue la redistribution et les investissements plublics, pour ne pas augmenter les impots et soit disant favoriser les investisseurs. Qui ne font rien…
      Le pari stupide de Merkel-Sarkosy.
      La finance déclare qu’elle partirait de France. j’en doute fort quand la Société Générale s’apprate avec soulagement de rappatrier 100 milliards d’euros de perte…Les paradis fiscaux, eux ne protegent pas des pertes, et en plus comme l’Irlande, ils sont eux meme en difficulté. Donc on peut imposer le capital: Il ne partira pas, ce serait bien trop risqué pour lui!
      Il ne s’agit meme pas d’une analyse marxiste! Marx s’attaquait aux fondement du systéme, ce qui permet de mieux expliquer les motivations réelles du capitalisme financier: Le profit contre la civilisation.Marx permet de comprendre l’orientation économique des gens qui nous gouvernent. Leur idée fixe, leur fanatisme néolibral completemt absurde, et les mesures irrationnelles pour relancer l’économie industrielle de l’occident.
      Il ne s’agit pas de devenir communiste, mais de se laver le cerveau des absurdités néolibérales, en revenant aux pistes proposées par J.M.Keynes et Roosevelt par exemple.
      La vision économique de l’Allemagne est tout simplement fausse. L’Allemagne ne cherche qu’un chose; sauver son systéme financier en déroute: Plus de 650 milliards de dollars de « bail-out » dans la Soffin, bad-bank allemande…Soit presque les plan TARP etc… de relance américains!
      Que dit l’Allemagne? Elle veut absolument que la Grece, l’Irlande et le Portugal remboursent leur dettes obligataires. S’il ya moratoire, la finance allemande s’effondre….
      En fait le grand malade européen, n’est pas celui que l’on croit.

    10. @albin

      « Le peuple finit par être lassé de ces beaux parleurs irresponsables »

      Les lecteurs peuvent aussi rapidement se lasser des phraseurs inconséquents.

  3. La capacité maximale de production pétrolière mondiale pour les 5 ans à venir est de 87 millions de barils pour jours. On le sait car une découverte pétrolière demande au moins 5 ans pour produire son premier baril. On est actuellement à 86 mb/d. http://www.eia.doe.gov/emeu/ipsr/supply.html
    La croissance n’est possible qu’avec plus de pétrole. Pétrole dont une part de plus en plus grande est consommée en Asie, ce qui réduit d’autant la notre, sachant qu’en Europe on est en 3ème ligne après les USA…

    Le pétrole passait aujourd’hui la barre des 80$, a cause de la faiblesse du dollar notamment.
    D’ici 2 à 3 ans max, on atteindra de nouveau le seuil de production maximale. Donc un choc pétrolier est inévitable.

    Coincé entre les diverses bulles, les défaut des particulier, entreprises, banques, collectivités locale, états, le papyboom, la colère grandissante des populations, l’absence structurelle de croissance, la vague de l’immobilier commercial qui démarre aux US … le choc pétrolier, et peut-être même le réveil de Katla (je sais que c’est des préoccupations du blog, mais ca recommence a « trembler » en Islande)
    il ne reste pas beaucoup d’options en effet.

    Je ne sais pas si le Pic Oil est tabou ici ou chez les politiques, mais on ne peut pas faire l’économie de ces données structurelles quand on fait l’analyse de la crise, même si toutes ces abstractions financières pourraient nous faire croire le contraire. Et c’est pas la petite (a l’échelle mondiale) marge de manoeuvre de l’Arabie Saoudite qui suffira à y changer quoi que ce soit. (Sinon pourquoi n’as-t-elle rien fait en 2008 ?)

    Donc moi je veux bien qu’on se limite à parler déficit et compagnie mais à un moment ou un autre il va bien falloir regarder un peu ce qui se passe réellement …
    Les politiques sont peut⁻être dépassé, mais nous, rien ne nous y oblige.
    Je rappelle à toutes fins utiles que les rapports OFFICIELS sur l’imminence du Pic Oil se multiplient. Je rappelle que pour le patron de total le pic date de 2005 … par exemple.

    A un moment il faut sortir de la pensée magique et de la croissance miraculeuse qui va tout résoudre d’un coup de baguette magique a grand coup de green washing.

    1. Loin des pensées de ce blog : oui et non

      Face à la complexité de ce monde, l’esprit humain a atteint ses limites, il est désormais incapable de tout appréhender.

      Bref ici c’est un blog économique, on y parle de la crise financière, un peu comme lorsque l’on va au restau, si tu veux une pizza, tu ne vas pas dans un 3 étoiles, de même si tu as mal à l’estomac, tu ne vas pas chez un dentiste…

      Une image bien évidemment, je dirais que la crise actuelle est la conjonction de plusieurs éléments, la finance bien évidemment, la crise des matières 1ères et du pétrole bien évidemment, l’avènement de la Chine qui va diviser mathématiquement le gâteau des pays occidentaux par deux, et un autre élément incidieux, le confort dans lequel nous nous baignons nous occidentaux, sommes dans des draps de soie, les pays émergents ont un but, avoir des draps de soie et nous nous n’avons plus de but car les draps de soie nous les avons déjà…

      Sans doute trouverez vous cette image simpliste, pas tant que cela, ce blog en démontre un exemple, en pensant qu’il suffit de résoudre les problèmes de la finance, cela suffirait à relancer la machine, en pensant qu’il suffirait de répartir les gains entre tous, cela suffirait à relancer la machine, en pensant qu’il suffirait de contraindre les traders à plus de contrôle, cela suffirait….

      Voyez vous yoananda, nous sommes sans doute à l’aube d’une ère nouvelle, où à mon avis, il ne nous restera bientôt que le souvenir des draps de soie, bref vous avez raison de parler du pic de pétrole, ce blog à raison de parler de la crise financière, nous avons tous raison car inconsciemment nous savons tous qu’il n’y a pas d’espoir et tant que la Chine continuera telle une sangsue à nous vider de notre richesse, nous ne pourrons qu’être des spectateurs non actif de ce suicide collectif…

    2. Bonjour,

      Je suis un lecteur assidu de ce blog et je suis toujours très réceptif aux argumentaires et opinions étayées de données fiables.
      Sur ce blog, je ne pense pas une seconde que la problématique du PeakOil soit ignorée.
      Elle est couramment évoquée comme vous pourrez le constater en lisant les différentes contributions.

      La crise actuelle est multiforme, la donnée pétrolière n’est qu’un élément parmi d’autres.
      N’oublions pas la donne écologique, le réchauffement climatique, la problématique alimentaire, l’accès à l’eau, etc, etc.

      En raisonnant par  »l’absurde » on pourrait dire que si le pétrole était une ressource infinie, il n’y aurait plus d’entrave à la croissance. Or, les autres problématiques demeureraient. La pollution ne peut être infinie, tout comme l’expansion.
      C’est le système dans sa globalité qui est atteint, le PeakOil n’arrangeant rien.

    3. @yoananda : Je plussois force 9 sur le post de Bourdon ! Impeccable. Quoique fort pertinent, le vôtre a ce défaut que je reconnais fréquemment en d’autres : le reproche de ne pas aborder tel ou tel problème. Il est désormais acquis que la crise est polymorphe, Paul rappelle du reste dans sa dernière allocution visuelle que le capitalisme, (donc l’ensemble du système), est, disons, à plat. (« Un poulet qui continue de courir la tête coupée. ») Depuis le début, certains parlent de « crise de civilisation », c’est énorme ! Dans ces conditions, il est impossible d’aborder toutes les composantes de la crise. Paul ou un invité pourrait faire un billet sur le « pick oil », on en parlerait beaucoup pendant quelques jours, et ça ne changerait pas grand chose.

      Une seule certitude : les évènements vont beaucoup plus vite que la réflexion et l’apparition de nouvelles solutions. C’est pourquoi du reste la dérégulation financière s’est révélée si « efficace » : on peut supprimer des règles vite fait bien fait, alors que pour en instaurer de nouvelles c’est tout une histoire !

    4. @tous
      loin de moi l’idée de tout réduire au Pic Oil, bien au contraire, je ne souhaite qu’attirer un peu plus l’attention sur cet ASPECT qui est pourtant essentiel et si peu évoqué en dehors des commentaires de quelques participants.
      Je plussoie moi aussi le post de Bourdon, le rôle de la Chine, le rôle de notre psychologie collective dépassé et aussi on pourrait citer le rôle d’Internet en tant que troubleur de fête … bref, la liste n’est pas exhaustive.

      Je pense que (de temps à autre du moins) il faut prendre un peu de recul par rapport au spectacle qui nous est offert par les dirigeants et financiers, et ne pas oublier que la crise ne se limite a leurs gesticulations sur la scène médiatique. Au contraire même, par certains aspects, ils nous détournent de l’essentiel.

    5. Une autre façon de le dire :
      http://www.dedefensa.org/article-houle_deferlante_30_09_2010.html

      « Il n’empêche : en un sens, cette crise-là (9/15) était plus rassurante que ce qui avait immédiatement précédé, toute vermoulue de spéculation et toute enflammée de prédictions catastrophiques qu’elle fût. On était en terrain connu. Bernanke pouvait faire marcher ses planches à billet, Krugman, Roubini & consorts nous promettre l’apocalypse dans les normes d’une catastrophe économique. Pendant un an et demi, presque deux ans, il ne fut plus question que d’économie. Il n’est aucun domaine qui ne suscite autant l’intérêt, les commentaires, les spéculations (intellectuelles), les prospectives expertes et chiffrées, la passion derrière l’apparente raison “scientifique”, les conceptions catastrophistes, tout en conservant aux commentateurs l’impression d’une certaine maîtrise, fût-elle potentielle, des événements. L’économie, y compris la catastrophe économique, ne prive pas l’esprit de sa capacité, ou de sa prétention à la maîtrise de la prévision, donc à la maîtrise du monde. »
      « Là où des nuances peuvent être introduites, c’est dans les capacités d’adaptation à ce qui va suivre, – non pas le système rafistolé mais quelque chose, non pas de nouveau (ce qui supposerait une continuité approximative), mais de complètement différent (ce qui implique une rupture totale). Dans ce cas, les pays et régions que cite notre lecteur sont mieux placés. Il faut alors laisser les statistiques économiques et se retourner vers les références historiques, celles de la vraie Histoire, pas l’histoire “scientifique” et “aux petits oignons” que nous concoctent les intellectuels de notre système. »

    6. La Grande Crise qui commence, bp de participants ici le relèvent,
      a une amplification et manifestation financière.

      Mais elle est structurelle au capitalisme, c’une crise de suraccumulation
      face à la demande solvable, du fait même des rapports de production capitalistes.

      Et elle est écologique, avec l’épuisement prochain de ressources naturelles,
      et pas seulement du pétrole!

      C’est une crise de civilisation:
      le moteur de l’activité économique ne peut plus être l’accumulation du profit,
      à court terme, à n’importe quel prix.

      La satisfaction des besoins DURABLES
      impose désormais de mettre fin à la dictature du capital.

    7. « La croissance n’est possible qu’avec plus de pétrole »

      Non Yoananda, la croissance peut aussi se faire sans pétrole, regardez l’industrie financière par exemple.

    8. CHR

      De la croissance sans augmentation de la consommation d’énergie : Non, non, et non.

      C’est comme si vous disiez que l’on peut faire de la chantilly sans crème.

      (et ne me parlez pas d’energie nouvelle ou renouvelable : toute energie = 50 % de pétrole à peu près)

  4. Paul Volcker me parait de plus en plus sympathique. Il a déclaré un jour que « la seule innovation financière utile de ce 40 dernières années était le Distributeur automatique de billets, puis il a tenté d’imposer le retour sous une nouvelle forme de la séparation des métiers financiers qu’imposait le Glass Steegal Act. Il ne se laisse plus bluffer par les affirmations ds banquiers.

    Aujourd’hui il est l’un des premiers officiels à dire que le roi est nu.

    Pourtant au début des années 1980, alors qu’il était gouverneur de la Réserve Fédérale il avait appliqué avec violence les théories économiques de l’époque, faisant monter sans retenue les taux d’intervention de la FED, le $ avait atteint 10 francs et l’industrie américaine avait été étouffée par l’arrêt des exportations qui en était résulté.

    L’expérience lui a appris l’importance du bon sens et les incertitudes des affirmations issues de la théorie économique.

    1. Parlez nous aussi des autres pics : coal (charbon), phosphates (peut-être), uranium, métaux rares….

    2. J’allais le faire d’autant plus qu’une étude récente à montré que si le pic charbon n’a pas été atteint en volume, il l’a été en capacité calorifique. Les autres pics suivent non loin derrière. Je vais modifier mon article sous peu.

    3. Yoananda

      Bon bon bon, une fois que vous avez escaladé tout ces pics, que voyez vous finalement ?

      A mon avis :

      La variable d’ajustement, au bout du compte, c’est le nombre de personnes « qui ont accès à », c’est à dire le nombre de pauvres :

      Le mode de vie ne va pas descendre de X % pour l’ensemble de la planète, mais certains vont tout perdre, tandis que pour ceux qui n’ont déjà rien, et ceux qui auront encore tout, ce sera pareil.

      Alors que proposez vous comme piste ?

  5. Je peux dire un gros mot?
    Nationalisation.
    Nationalisation des banques européennes TBTF. Et en gardant à l’esprit « service public » (pour ne pas dire « utilité sociale », ce qui est presque pire que nationalisation, non?) , notamment en matière de prêts aux entreprises.
    Accessoirement, ça permettrait à l’État de refiler ses obligations à… lui-même, à un taux nul. Les allemands seront furieux, mais ils refusent de mettre la main à la poche, faut assumer. Le beurre et l’argent du beurre, faut pas trop demander.
    Tout le monde déploie beaucoup d’énergie et d’argent pour sauver les apparences au sujet des banques qui sont supposées être privées, ce n’est vrai qu’au niveau décisionnel, leurs fonds propres sont virtuels (valorisés au taux nominal) et l’argent qui y circule est plus ou moins directement de l’argent public ou celui offert par la BCE.

    Dans une entreprise on peut mettre à la rue la moitié du personnel pour réduire les dépenses, c’est stupide de penser qu’on puisse faire pareil avec les habitants d’un pays, les gens dans la rue peuvent et vont bloquer le pays, et peut-être planter la tête de certains responsables au bout d’une pique, ça s’est vu.

    Pour certains pays, pour rétablir l’équilibre souhaité (les nombres d’or), il faudrait supprimer la totalité des dépenses pendant plusieurs mois, tout en gardant les mêmes rentrées. Mais qui accepterait de payer des impôts et taxes à un État qui prend sans rien donner? Et puis, qui les encaisserait si les fonctionnaires ne sont pas payés? S’il n’y a plus de police, d’enseignants, de pompiers, de poste, d’éclairage public, de…
    Il est au contraire important de soutenir la consommation et le fonctionnement « de base » de la société en augmentant les revenus du plus grand nombre parce que c’est de l’argent qui circule « à l’intérieur », et pas celui des plus riches qui placent leur argent inutilisé n’importe où sauf là où il serait utile.

    1. un gros mot pour les maux ?!
      mais que deviennent les « valeurs toxiques » au sein des bilans, restent-elles à la charge des nations, et sur quelle valorisation ?
      et puis nationaliser, c’est aussi dédommager l’actionnaire, historiquement dans d’excellentes conditions…

    2. Il y a des gros mots encore plus charmants : confiscation, expropriation, socialisation des moyens de productions.
      Finalement, le camarade Oulianov aura eu raison d’une certaine manière : les capitalistes se seront eux-même passé la corde au cou. 😀

  6. Si nous ajoutons à cette complexe démonstration d’autres éléments perturbateurs tels que l’ évolution des prix et de la disponibilité de matières premières et d’énergie, plus d’autres encore envisageables, il ne fait aucun doute de ce que la « machinerie dictatoriale économique » va se gripper, dans un mois ou dans un an.
    Ce moment va révéler l’existence d’un vide politique qu’il va falloir aux citoyens combler pour construire les nouvelles conditions. Il est possible de commencer dès maintenant pour améliorer les possibilités de bonne fin. Les partis et personnalités politiques (Verts, Mélenchon…) qui vivent dans la mouvence des idées exposées dans ce blog et d’autres moyens de communication se cantonnent apparemment au rôle sempiternel de la prise de pouvoir et de l’exercice de celui-ci. Veulent-ils ignorer l’immensité des citoyens qui ne s’estiment pas représentés par eux? La classe politique Européenne estime-t-elle travailler au bonheur des Européens?. Il est évident que non, et les partis doivent se prononcer sur cette question.
    A mon avis il est urgent et indispensable d’exiger de tout parti ou groupe prétendant nous représenter, un engagement formel et prioritaire d’oeuvrer avant tout á la grande ouverture démocratique, à la réforme des institutions qui permette aux individus d’accéder au pouvoir sur leur propre vie. La politique du pire dont on a parlé ailleurs serait, de la part des partis, de continuer d’ignorer que les règles du jeu ne fonctionnent plus, que leur existence, leur rôle et leur fonctionnement ne correspondent pas aux besoins que la succession de situations requiert. Ça demande beaucoup de courage de leur part, mais du coup cela représentarait un véritable service aux citoyens.
    Interpeller sans trêve ces partis, ces personnes, les moyens de communication…sur ces questions, pourraît mettre l’accent, publiquement, sur la nécessité de la priorité absolue de la politique et de la démocratie nécessaires à la résolution des problèmes posés par un vieux monde usé à des populations qui veulent vivre.

  7. avant de suivre votre nécropsie du « mort qui ne le sait toujours pas » j’étais tombé sur cet article du Monde
    Les Etats-Unis présentent leurs excuses pour des expériences médicales menées au Guatemala
    Et en retour ce texte saisissant de Pierre Bergounioux que je vous donne à méditer:

    La fin du monde en avançant ?

    Longtemps, l’utopie a été la projection d’un idéal qui trouverait, dans l’avenir, sa réalisation. Elle est inséparable du conflit qui oppose les groupes sociaux pour la répartition des pouvoirs et des profits et la définition des valeurs.

    Nous participons de deux substances, ainsi que Descartes l’a établi à l’aube des temps modernes, l’une palpable, étendue, l’autre rien que pensante. Celle-ci, pour immatérielle qu’elle soit, n’en est pas moins très réelle. Elle peut prendre la forme visible de caractères imprimés dans des livres tangibles qui contestent ce qui, tout autour du lecteur, se donne pour la réalité. Une part de ce que nous pensons refuse le monde où nous sommes engagés malgré que nous en ayons, par corps. Quel homme ne bâtit, jour après jour, son utopie ? Quelle vie n’est flanquée, dans l’ombre, sans bruit, de celles, parallèles, où seraient levés les ombres, les griefs, la détresse, la contrariété consubstantielle à toute réalité ? A côté des ouvrages rangés dans la bibliothèque s’échelonnent les volumes fantômes que les hommes ont composés sans y songer parce que toute vie laisse à désirer, que nous avons, justement, l’univers des songes pour bâtir ce que l’autre, le vrai, s’ingénie à nous refuser. La philosophie – décidément – a suggéré, dans son langage, que ce qui existe n’est jamais qu’un possible parmi d’autres, dont le halo invisible l’environne et pourrait l’évincer, si nous le voulons, si nous y travaillons avec l’énergie requise. Pas d’utopie qui ne se soit posée en rivale du réel, qui n’ait dégagé l’emplacement écarté, hors-sol, encore, qu’il ne tient qu’à nous d’habiter.

    Ça, c’était avant. Ça commence à la Renaissance, qui voit Thomas More, Rabelais dresser les plans, l’un d’une île purgée du despotisme, du monachisme, de la vénalité des charges, du luxe, de la propriété privée, l’autre d’une abbaye où l’on vaquerait librement aux soins de l’esprit. Ça finit avec Fourier après avoir passé par l’Eldorado, les archipels fortunés, le pays des chevaux.

    La tendance inverse se dessine à l’instant, à peu près, où les rêves nés aux temps féodaux et sous le talon de fer du capitalisme industriel ont pris forme. Est-ce le destin des rêves de dépouiller leurs vertus et leur charme lorsqu’ils s’accomplissent ? Enferment-ils un germe létal qui les détruit lorsqu’ils quittent la chambre où ils naquirent pour l’espace non protégé du dehors ? L’utopie semble vouée à nourrir l’utopie, le possible à engendrer du possible, tout réel à se nier. A peine les idéaux se sont-ils composé un visage qu’on y voit apparaître les stigmates inéluctables, dirait-on, de la tyrannique réalité.

    La différence avec les âges antérieurs, c’est que la protestation, échaudée, a changé de figure. Au lieu d’opposer un rêve supplémentaire à ce qui est, elle se met à dessiner, en forçant le trait, le cauchemar en quoi il va se muer. Ce sont les prophéties de Kafka, d’Orwell, d’Huxley, à quoi le feu XXe siècle a apposé le sceau de l’abomination de la désolation.

    Tout va très vite, désormais. Nous avons, à n’en pas douter, changé d’ère. Quels que soient les noms qu’on lui donne, société post-industrielle, supra-modernité, démocratie néo-libérale, fin de l’histoire, elle s’annonce à un bouleversement de l’expérience ordinaire, à une révolution du paysage où prédomine ce que le sociologue Marc Augé a qualifié, voilà une dizaine d’années, de non-lieu. L’utopie, au sens strict du terme, est en train d’envahir l’étendue où nous tentons de vivre, avec cette conséquence que nous n’avons plus nulle part où aller.

    On ne revient pas en arrière. L’avenir que rêvèrent nos devanciers s’est désintégré en 1991 lorsque une société explicitement construite en vue de répartir équitablement le produit du travail est morte d’avoir laissé les monstres qu’elle prétendait conjurer croître et la dévorer, la brutalité, les procédés bureaucratiques, l’opacité, le dogmatisme, la sénilité. Le présent ? Ce qu’il comportait d’à-côtés, de marges, de franges où respirer en attendant demain se résorbe. C’est pour ça que notre désenchantement paraît sans remède.

    Les tendances majeures de ce temps sont à l’abstraction, à la dématérialisation. Le travail a définitivement perdu sa dimension utilitaire. On échange des produits tarifés sur le marché global, dominé par des groupes qui conditionnent la demande à laquelle ils s’offrent à répondre. Les zones imprécises, marginales, personnelles où l’on avait le loisir de se réfugier après avoir fourni sa quote-part de labeur socialement utile, sont quadrillées, investies par d’autres groupes – à moins que ce ne soient les mêmes – qui proposent de la musique en boîte, des séries télévisées, des films à grand spectacle et effets spéciaux qui parachèvent la mainmise sur les rêves et la pensée du capital financier multinational.

    La généralisation des rapports abstraits s’est comme incarnée dans le décor. D’abord dans les grandes masses, avec les villes nouvelles et autres ZUP des années soixante et soixante-dix, les barres, les tours aux allures de boîtes de Kleenex jetées en plein champ avec, pour centre d’échange, la supérette, le bistrot-PMU et la pharmacie posés sur la dalle. Et comme la vie et le travail se trouvaient dissociés, on a tiré au cordeau des voies rapides remparées de glissières en acier zingué, connectées au moyens d’échangeurs et de rocades où il vaut mieux éviter de se tromper parce qu’il n’est plus question de faire demi-tour et de recommencer. Le droit à l’hésitation, le goût ténu de liberté ont disparu de la circulation. Elle a pris la fixité d’un destin où il me semble reconnaître, lorsque je me hasarde sur les autoroutes de ceinture, l’esprit désastreux du présent.

    Il a fallu vingt-cinq ans – une génération – pour achever le tableau, esquissé à grandes traits à coups de bull-dozers et de bétonnières, régler les derniers détails. Lorsqu’on arrive par les chaussées à quatre voies devant les services administratifs, l’hôpital, l’usine, le lycée dont la façade garnie de verre plus ou moins fumé domine le parking, on a vraiment besoin de l’écriteau – Urgences, réclamations… – pour s’assurer que c’est bien là. Rien ne ressemble à l’entrée d’une clinique comme celle du centre des impôts, de la préfecture, d’une succursale de banque ou d’une fabrique de cartonnage ou de tout ce qu’on voudra. Même assortiment de moquette, faux-plafond, mobilier en mélaminé blanc ou coloré, ordinateurs gris-perle, plante en pot dans son bac en plastique, musique de supermarché, envie de foutre le camp à peine arrivé tant cet univers interchangeable, envahissant, universel est non seulement irrespirable, malgré l’air conditionné, la lumière diffuse des spots incorporés, mais contraire à je ne sais quelle attente obscure dont nous ne nous savions pas hantés avant que l’endroit standardisé, généralisé ne la blesse : l’empreinte, en nous, de l’univers dru, aéré, inattendu qui fut, des millénaires durant, notre demeure.

    C’est le sol de l’expérience qui nourrit nos fantasmagories, alimente nos hantises. Enfant vieillot de la pire province, on m’a fait les contes d’avertissement – Jeannot l’Etourdi, la bête faramineuse – qui mettaient en garde fillettes et garçonnets contre les dangers de la campagne, loups, rôdeurs, puits, simple mare où l’on se noie. Le temps n’avait pas passé ou celui qui hante nos pensées retardait sur la vie, la réalité que les loups, les créatures intermédiaires, les maladies infantiles avaient pourtant déserté, chassés par la strychnine, l’école laïque, les dispensaires de santé publique, la fin de la société agraire traditionnelle. Les phobies ont épousé le mouvement général, troqué leur arrière-plan de taillis, de fourrés, d’étangs contre les propriétés génériques du non-lieu universel. Par exemple, je ne peux m’engager dans la profonde tranchée par laquelle l’A 6b rejoint le périphérique, à la porte d’Italie, sans m’imaginer condamné, par suite d’une panne, à passer là le restant de mes jours. Je disposerais d’un mètre, à peu près, entre la haute paroi de béton brut, incurvée au sommet, et la chaussée sur laquelle déferle sans discontinuer le flot grondant de la circulation dans une vapeur empoisonnée, grise, de gaz brûlés, le fatalisme hagard des automobilistes lancés vers l’anneau qui enserre Paris de son collier de fer. Autre maléfice, mais c’est le même : se retrouver captif des barrières automatiques en inox, dont le guichet électronique – pastille rouge allumée, signal sonore bref et déplaisant – refuse, on ne sait pourquoi, le ticket qu’on a glissé dans la fente. Il est tôt. Personne dans l’espace souterrain, carrelé, baigné d’une clarté blême, d’abri anti-atomique, de chambre froide ou d’abattoir. A l’entrée de chaque couloir, ces tourniquets de métal poli, leurs bornes obtuses, zonzonnantes, signal rouge – ça m’est arrivé – et pas même la ressource d’en découdre, comme la chèvre de Monsieur Seguin lorsque, comme il était prévisible, le loup est là. Plus diffuse, la sensation que c’est partout la même chose, tous les endroits contaminés par le non-lieu, la non-vie qu’il nous fait.

    A côté des peurs surannées que je rappelais, habitants des mares, œil oblique qui flamboie aux lisières du crépuscule, il y avait les penchants auxquels j’aurais voulu céder, des existences que j’ai regardées comme si évidentes et pleines que j’ai souhaité les embrasser, qu’elles seraient miennes si elles n’avaient suivi dans sa perte le monde ancien dont elles participaient. Pêle-mêle, petit exploitant agricole en Quercy, où l’on pratiquait la polyculture vivrière, avec la maison de pierre claire à bolet, pigeonnier carré, coiffe tuyautée de tuile romaine, régnant sur les vignes, le verger, le maïs et le tabac, le carré de potirons qu’on aurait dit sortis d’un conte. Maître d’école, debout sur le perron de la bâtisse sévère, restée des temps héroïques, de la République des Jules, puis penché, après la fin des classes, sur les cahiers, entre les cartes de géographie, les poids et mesures en étain, sous un rayon oblique où scintille une poussière de craie. Et – pourquoi pas ? – pêcheur d’eau douce ou coureur de bois, ouvrier saisonnier, un peu braconnier, comme je me souviens d’en avoir connu un ou deux, il y a une éternité, soutenant comme ils pouvaient une existence buissonnière, nocturne, à l’écart du village. Ils passaient de bonne heure, les matins de fête, avec un sac crissant d’écrevisses, un beau lièvre encore chaud, des cèpes, des morilles qu’on leur payait en chuchotant dans le coin obscur de l’entrée. C’est dès l’enfance qu’on souhaite d’être autre, ailleurs et c’est cet avenir que la généralisation des nouvelles procédures de production, de distribution et de circulation a balayé. C’est la même vie qu’elles font à tous et le déplaisir chronique qu’on en conçoit est sans remède puisque c’est partout pareil, désormais.

    Anywhere out of the world, écrivait Baudelaire, voilà un siècle et demi. Sauf que le monde, à ses yeux, coïncidait à peu près avec les limites de Paris intra muros et qu’aux heures de spleen, il n’avait pas tellement loin à se transporter, en pensée, pour se sentir mieux, accordé. Le luxe et la volupté tenaient leurs quartiers dans la Hollande et s’il s’obstina à rester dans son galetas, il avait de quoi rêver. L’utopie s’est vidée de sa substance, retirée non pas seulement du réel mais des possibles latéraux. Nous ne sommes pas au monde. Il n’est plus nulle part où nous pourrions aller, ni avant, puisque c’est du passé, ni après, où le triste aujourd’hui, en l’absence d’alternative, semble devoir indéfiniment se perpétuer. La réalité est devenue utopique, mais au sens le plus strict du terme et la vieille question – être, ne pas être, dormir, rêver peut-être – se pose avec son acuité coutumière, son éternelle nouveauté.

    1. @roma : mais c’est vous, déjà, qui aviez posé ici un extrait de Bergounioux, non ? Il m’avait épaté, et celui-ci est tout aussi dé-li-cieux. Grand merci ! Il m’a fait penser à un souvenir d’enfance : les bureaux de poste parisiens découverts à 10 ans au cours d’un séjour touristique. Ils étaient austères avec des grillages percés d’hygiaphones, des cabines téléphoniques sombres, un protocole mystérieux et inquiétant pour utiliser le téléphone. Mais ils avaient du sens : on y venait pour entrer en contact avec le monde entier : c’est sérieux, c’est grave et c’est immense. Ces bureaux de poste étaient comme l’antichambre d’un autre monde, aujourd’hui ils ressemblent à des salons de coiffure. Et s’il n’y a plus rien d’aimable dans les « lieux » que nous traversons chaque jour, ce n’est pas seulement parce que l’on trouve la même chose sous toutes les latitudes, c’et aussi que ceux de nos souvenirs d’enfance ont depuis longtemps disparu.

    2. Crapaud, lisez, si le temps vous est donné, ses 2 pavés, Carnet de notes – 1980-1990 + 1991-2000 – on y retrouve aussi Marx et Aristote, deux ombres qui dorment sous les groupes électrogènes, mais cette fois avec lui sans les habits du roi.
      a propos de paysage, du temps et de l’espace qui l’annule, pourquoi pas le dernier livre de Ph. Vasseur (son site : http://www.unsiteblanc.com/ de là où s’origine ou se traite son obstination à focaliser son regard et sa réflexion sur un pan de fonctionnement de l’économie mondialisée: après « Journal intime d’un marchand de canons » vient de sortir « Journal intime d’une prédatrice » (http://www.lemonde.fr/livres/article/2010/09/22/journal-intime-d-une-predatrice-de-philippe-vasset_1414513_3260.html) … je me découvre une curiosité un peu obsessionnelle, mais je me soigne avec d’autres… à l’égard de l’intimité et des postures des puissants ( hier… http://www.lemonde.fr/economie/article/2010/10/01/frederic-oudea-nous-entrons-dans-une-periode-de-grande-discipline-financiere_1418838_3234.html )… non pas pour ces personnes elles-mêmes dont je me tape vous ne pouvez savoir comment, plutôt par protection envers leur insignifiance monstrueuse qui est la marque reine de ce monde, simplement pour de ne pas mourir de tristesse devant mes maîtres.
      bon il paraît que ça fait du monde dans la rue!

    3. @ roma:

      Excellent choix de texte, merci.

      « … envie de foutre le camp » me fait penser à mon vieux cousin chinois quittant la dynastie des Tcheou après avoir constaté sa décadence, larguant la société pour les arbres et le silence…

      De nos jours, il est devenu quasi-impossible de quitter quoi que ce soit, tout étant quadrillé de fond en comble.

      Heureusement il nous reste la poésie, la mélancolie (« la tristesse rembourse » a remarquablement noté Henri Michaux), l’humour et les nuages, là-bas, qu’on peut apercevoir par intermittence entre chaque battement d’aile d’éolienne.

      – Où habitez-vous ?
      – Hors d’atteinte.
      – Joli coin.

      (Ring Lardner)

    4. Merci de citer ce superbe écrivain qu’est Pierre Bergounioux ; ami, et ce n’est pas un hasard, du dénommé Pierre Michon.
      Mais ce ne sont pas là gibiers de « plateau-télé », et, si ceux qui les lisent les goûtent fort, nous savons que bien peu, dans le public, ont seulement eu vent de leur existence… (« Trompeèèèttes, vous êtes bien mal etc… »).

  8. C’est tout bon Monsieur , rien à redire si je peux me permettre , sauf peut être des tableaux de chiffres comparatifs , car 99 % ignorent et n’imaginent pas l’écroulement inéluctable puisqu’écrit dans les chiffres engagés .

  9. Vous vous interrogez sur la finalité de l’EFSF qui laisserait monter les taux d’emprunts des pays en difficulté à 6 % actuellement, peut être à 7 ou 8 %, avant d’être déclenché. C’est pourtant là une auto-sanction immédiate que s’infligent les gouvernements « fautifs » au regard des règles communes qu’ils ont acceptées. Auto-sanction beaucouop plus efficace que toute pénalité décidée par le Conseil forcément avec retard et sujette tractation diplomatique et cause de froissement des succeptibilités.

    1. « Auto-sanction » peut-être, mais imprévue me semble-t-il. D’après ce que j’ai compris de l’histoire des mécanismes financiers à l’échelle européenne, ce sont surtout les Allemands qui ont tenu à ce que les états soient obligés de trouver leurs fonds auprès des marchés, car ils y voyaient l’assurance d’une SAINE GESTION des finances publiques, une garantie contre tout excès, comme si ce recours aux marchés constituait une sorte de SYSTEME IMMUNITAIRE. Manifestement, ils n’avaient sûrement pas pensé que ce « système immunitaire » pourrait se retourner contre les corps étatiques censés en être protégés.

  10. un mort qui ne le sait toujours pas

    Ca devient de plus en plus glauque, morbide, livide, lugubre, moi qui n’aime déjà pas beaucoup les fims d’horreurs, là je dois dire que les grands de ce monde nous gâtent.

    C’est comme dans ce film avec Bruce Willis, au début bien sur il y a beaucoup d’interrogations, et puis peu à peu vient le déni de l’admettre.

    Le système financier est mort

    Paul Volcker

    Celui qui arrivera à faire ressusciter tout cela, se fera sans doute passer comme le plus grand bienfaiteur de l’humanité et de tous les temps, on fait bien parfois des petits miracles sociaux de nos jours pour mieux encore entraîner le monde derrière vous.

    1. Le système financier est mort

      Pas étonnant au regard de tous ces gens qui n’existent même plus dans leur monde, qui n’ont même plus le droit de vie et de cité.

      La mort rattrape ceux qui la fuient. [Horace]

      Les morts gouvernent les vivants. [Auguste Comte]

      Qui ne vit que pour soi est mort pour les autres. [Publius Syrus]

      Les hommes sont différents dans la vie, semblables dans la mort.[Lao-Tseu]

      Il n’y a que les sots et les morts qui ne changent pas d’avis. [James Russell Lowell

      La douleur est un siècle et la mort n’est qu’un moment. [Jean-Louis Baptiste Gresset]

      Il y a plus de morts que de vivants, ce sont les morts qui dirigent les vivants. [Auguste Comte]

      La mort est bien lourde pour celui qui meurt trop connu des autres mais inconnu de lui-même. [Sénèque]

      Un homme qui n’est choisi que pour remplacer un mort n’est-il pas voué à la mort par l’exigence du rôle même ? [Claire Martin]

      A l’enterrement, je découvris le sens de tous les enterrements : un apprentissage à notre propre mort. [Ludvik Vaculik]

      On peut décréter et ressentir sa mort, sans attenter à sa vie. La mort est un état d’âme. [Marcel Jouhandeau]

      Parfois la mort est faussement accusée quand elle achève des vieillards qui par l’âge étaient déjà finis, déjà bien morts avant l’avènement de la mort. [Ahmadou Kourouma]

      Ce qui est effrayant dans la mort de l’être cher, ce n’est pas sa mort, c’est comment on en est consolé. [Henry de Montherlant]

      Ne sais-tu pas que la source de toutes les misères de l’homme, ce n’est pas la mort, mais la crainte de la mort ? [Epictète]

      Peut-être la peur de la mort n’est-elle que le souvenir de la peur de naître. [Iouri Olecha]

      Puisque la mort est la paix éternelle, si tu veux la paix, fais le mort. [Jean L’Anselme]

      La mort ne surprend point le sage : il est toujours prêt à partir.[Jean de La Fontaine]

      La mort ferme les yeux des morts et ouvre ceux des survivants. [Gilbert Cesbron]

      De toutes les morts, la mort atomique est la plus rentable … [Pierre Messmer]

      C’est parfois la peur de la mort qui pousse les hommes à la mort. [Epicure]

      Ma joie de donner est morte à force de donner. [Friedrich Nietzsche]

      La plus triste des morts, c’est la mort de la jeunesse. [Jules Janin]

      La bureaucratie réalise la mort de toute action. [Albert Einstein]

      Les morts gouvernent les vivants. [Auguste Comte]

    2. @ mérou

      Bien vu mérou la meilleure façon de tuer le débat, l’objecteur de conscience, comme le bon sens critique de l’homme et de la femme, quand bien même ça sentirait davantage la bonne odeur du souffre et des camps de travail, le travail rend libre ! Allez plus vite, pressez-vous encore bandes de fainéants sinon ce sera alors les autres qui mériteront bien plus le droit de mieux vivre dans le confort matériel de plus, c’est pas beau le grand retour de l’esclavage humain et marchand partout, la grande mort spirituelle et supplémentaire du monde dans la guerre économique, à quand la prochaine étape.

    3. « Puisque la mort est la paix éternelle, si tu veux la paix, fais le mort. [Jean L’Anselme] »

      héhé……….et oui!

    4. Ne prenez pas la vie trop au sérieux, de toute façon, vous n’en sortirez pas vivants

      Pierre Dac

      Pourquoi irai-je à son enterrement, puisque maintenant j’en suis sur, il n’ira pas au mien.

      Sacha Guitry

  11. Lorsque les TBTF deviennent des TFBT, je me creuse la cervelle en manque d’innovation créative: Too Fat But Thin? (bof…); le Titanic Fait Bonne figure dans les Tréfonds? (ce n’est plus un acronyme); …
    J’abandonne, c’te combinatoire ne m’est pas fertile.

    C’est un peu rageant tout de même. On peut lire sur ce blog que « le système financier est mort », y entendre que le capitalisme est un poulet à la tête coupée qui court encore » et pourtant apprendre dans une école professionnel formant des bibliothécaires, des documentalistes et des archivistes que l’Europe n’étant définitivement plus un continent industriel, notre croissance se fonde sur les industries culturelles, que le marketing (nécessaire à la bonne marche d’une bibliothèque municipale (et c’est peut-être vrai, selon cet exemple US), étant donnée que le marketing n’est pas une manière de vendre des biens inutiles à des gens qui n’en ont pas besoin pour faire de l’argent, non non, mais est plutôt une manière d’apprendre aux gens à savoir ce dont ils ont besoin (ce qu’on peut être dadais nous les gens) pour conserver le bien être matériel général qui nous réjouit tant.
    Les paysan(ne)s affamé(e)s et les ouvrières-ers sous-payés ne font jamais partie de notre réflexion. La crise n’existe pas, n’a jamais existé. Le mécénat intéressé de merveilleux milliardaires est un exemple de philanthropie qui dépasse presque notre minable entendement servile. On apprend à conduire des projets pour des patrons, des clients, des mandants. Dans un service public le « client » est roi. Et ainsi de suite.
    Le plus étonnant, c’est lorsque l’on se met un tout petit peu à réfléchir (notamment grâce à la lecture de ce blog), les collègues étudiant(e)s (entre 20 et 30 ans) affirme que le monde étant ce qu’il est on va pas le changer mais faut s’adapter, point à la ligne, qu’on ne veut pas réfléchir et que l’on a pas d’autre désir que de s’attacher aux puissants propriétaires, surtout pas celui de tenter tant bien que mal de conquérir un peu de liberté ici, un peu de liberté là… Comme si nous n’avions plus le désir de vivre, seulement celui de suivre (oui suivre, ce n’est pas ici une faute de frappe, un « survivre » amputé…).
    C’est à se demander comment les changements passés ont été possibles. Alors, ok, il faut bien en bonne partie (c’est malheureux quand même), jouer le jeux pour valider tel cours, et viser le « papier » de la fin de la formation; ok ça demande quelques efforts… mais pas au point de devoir s’interdire de penser, de devoir s’interdire de le dire. Entre tout casser et moutonner, il y a de la place pour vivre en animal humain, non?

    Voilà, voilà, j’avais juste besoin de le dire, rapidement.

    1. oui,

      Peut-être lire Bernard Stiegler ….

      et, « Capitalisme, désir et servitude » de Frédéric Lordon …

      et, puis, parfois, quand on se sent « bloqué » dans une situation difficile, proverbe de (j’ai oublié lequel) pays d’Afrique : « si tu avances, tu meurs
      si tu recules, tu meurs
      pourquoi reculer »

  12. Deux éléments sur l’insignifiance géo-stratégique de l’Europe :

    http://www.lemonde.fr/economie/article/2010/10/01/les-europeens-prets-a-reduire-leur-poids-a-la-tete-du-fmi_1419044_3234.html

    Avec une demande très timide de « reconsidérer le droit de veto des USA », dont on connait par avance le résultat.

    Alors même que l’on connait les hésitations de l’UE sur le dossier Grec, nouvelle avancée de la Chine :
    http://www.lesechos.fr/economie-politique/monde/actu/020832180409-la-grece-se-tourne-vers-la-chine-pour-relancer-son-economie.htm
    (Il y avait eu aussi une visite en 2008, contrairement à ce que dit l’article)

    Bref, l’UE 27 est aussi dure avec ses membres qu’elle est faible vis-à-vis de l’extérieur…

    1. Non, Crapaud.

      Je suis avec une vision différente de Monsieur Jorion alors que nous connaissons tous deux les machines, mais programmer une boucle triple de calcul et avant tout fait par un humain comme toi et moi.
      C’est l’utilisation du truc qui diffère, c’est tout. D’ailleurs, le pauvre Einstein en a fait la cruelle expérience. Comme tous les scientifique et développeur du monde.

      Hors, quand une machine essaie de me forcer ou m’enquiquine, elle vire. Ou je la modifie.

      Ainsi, l’ordinateur, l’atome ou l’argent sont des outils dont on peut faire le meilleur, comme le pire.
      Surtout quand on élève un outil au rang de « divinité »… (Jérémie, 😉 )(et je n’entrerais pas dans un débat religieux, mais tu me verras toujours réagir à une puissance « supérieure »)

    2. @yvan : pas bien compris ta « réaction ». Je voulais juste savoir si l’explication donnée était « réaliste », ou « plausible », ou « crédible », peu ou prou conforme à ce qui a pu se passer effectivement, ou bien si ce n’était, au contraire, qu’une manœuvre d’intox.

    3. Pardon, Crapaud.

      Mais oui, je confirme, c’est tout à fait la réalité du « modèle ». Soit lorsque les conditions n’ont pas été « limitées », la machine n’a aucune raison de ne pas aller jusqu’au bout du calcul.

      J’ai toujours admiré les personnes qui m’ont sorti : « c’est de la faute de l’ordinateur… »

    4. Oui,Yvan,
      Vous êtes visiblement un « lucide » .

      Mais, par quel phénomène étrange, le concepteur finit, parfois, par adorer sa créature ? Et, se trouve ainsi dépassé par les événements ? …là, c’est le moins que l’on puisse dire …
      Et, ayant conçu cette « chose » pour le meilleur ou pour le pire, quand il voit arriver le pire, ne stoppe-t-il pas l’ensemble ? Ce n’est plus « sa » responsabilité ? C’est passé en d’autres mains ?
      Cela arrange certains ? et, nous arrivons ainsi à « On », qui n’est jamais responsable de rien …
      Echelle trop industrielle ?
      Tout se qui se passe à trop grande échelle finit mal, en général .
      Pourquoi, au lieu de viser le « Monde », avec des ordres justes, ou pas justes ( quelle terrifiante invention, cette novlangue !) , ne reste-t-on pas à une échelle plus modeste, où chacun à sa place, se sent, et donc est reponsable de ce qu’il fait . Et, peut donc reconnaitre et corriger ses erreurs …
      Parce que certains – oligarchie – ont un désir de puissance, comme probablement, il n’y eut jamais, et ceci « maquillé » par un discours pseudo-humaniste, qui n’est, en fait une caricature …et, qui, n’a plus rien d’un humanisme …

  13. Je vois certains qui préconisent la répudiation de la dette sur ce blog. Visiblement ils n’ont jamais appris la comptabilité en partie double.
    Dette état français minimum 1500 Md , dettes banques françaises 6000 Md , dette interentreprises 1600 Md , actif financiers des français 3300 Md.
    Chaque français détiens la dette de son voisin qui absorbera donc son épargne.
    Car contrairement aux dettes africaines il n’y a plus personne derrière pour payer.
    La répudiation est donc hérétique , le français devra voir ses actifs financiers absorbés qu’il le veuille ou non , c’est simplement écrit , de son vivant ou après.

    1. @bertrand : comme d’hab, je comprends rien à ce que vous dites. Et quand il m’arrive de comprendre, ça me tape sur les nerfs. Mais je ne vous en veux point, rassurez-vous.

    2. Si vous ne disposez pour tout viatique, afin de comprendre la crise actuelle, que la comptabilité en partie double, je vous souhaite bien du plaisir…

    3. « François Leclerc dit :
      2 octobre 2010 à 13:33

      Si vous ne disposez pour tout viatique, afin de comprendre la crise actuelle, que la comptabilité en partie double, je vous souhaite bien du plaisir… »

      Il y a beaucoup de ménagères qui n’ont jamais connu autre chose que la comptabilité en partie double des recettes/dépenses du ménage…. Et qui ont fait la grandeur de leur famille du point de vue économique.
      J’ai plus de respect pour ces « petites gens » que pour tous ces intellos dont le traitement assuré par l’état autorise à mépriser par l’intellect tous ceux qui triment de leurs mains !
      Mao avait raison: un passage aux champs et à l’usine remet les esprits en place

    4. ALBIN, votre post ci-dessus fait toute mon admiration. Si ! Si ! Je n’exagère pas. Passer, par une sorte d’effet tunnel linguistique, de la « comptabilité en partie double » à, je cite : « J’ai plus de respect pour ces « petites gens » que pour tous ces intellos dont le traitement assuré par l’état autorise à mépriser par l’intellect tous ceux qui triment de leurs mains ! », , faut quand même le faire ! Chapeau l’artiste !

    5. je ne veux pas prendre part au dilemme, mais partie double, parti communiste, nous ne pouvons pas être juge et partie : bande à part, sacrebleu !

      je mise 100 francs sur le rouge (celui de Crapaud et d’Albin), et on compte les points !

    6. Albin la comptabilité de la ménagère n’est jamais en partie double. Quant à l’intervenant du dessus, vous non plus vous vous n’avez rien saissi à croire qu’il y a une partie double en face de la montagne de dette, c’est justement parce qu’il n’y en a pas qu’il a crise de solvabilité mondiale.

    7. François Leclerc dit :
      2 octobre 2010 à 15:02

      Passez le premier !
      ————
      OK !
      Je ne parie jamais. Mais là je prends le pari d’une bouteille de Dom Pérignon 2000 que je suis passé en premier de tous ceux qui ont posté dans ce billet. Pour tous les autres depuis le début…..à voir.
      Pari ouvert sur le travail en qualité d’ouvrier agricole appuyé par points MSA. Et j’apporterai en sus le témoignage que pendant les 8 années précédentes, j’ai travaillé tous les ans 3 semaines sans avoir été jamais déclaré par l’une des plus respectée famille propriétaire du coin..
      Le réfugié trotskiste espagnol ayant fait la guerre civile, je peux vous en raconter un rayon. Surtout comment il a sauvé sa peau non pas des franquistes, mais de l’internationale….
      Le cheminot français communiste ayant fait ses 4 ans de stalag et parlant de Staline et Waldeck comme des pères pour les peuples et rêvant d’avoir un jour un régime communiste en France….je peux vous en parler. Alors même que dans son boulot il travaillait au maximum 4 heures par jour.
      Et aussi, je peux vous parler de 68 à la Sorbonne et mes soirées à l’Odéon pendant une semaine….
      Et pour finir, laissez moi saluer chapeau bas ce grand monsieur qu’est Eric Orsena.
      Mais vous ne pouvez pas comprendre ce qui ne s’explique pas, qui ne s’écrit pas, mais qui a été vécu dans la chair, dans l’esprit et surtout dans les coeurs ?

    8. Albin: c’est pas le sujet. Ou plutôt oubliez un peu le sujet pour rester sur l’objet.
      Rendez-vous compte du bidonnage de Bertrand ?
      Ce serait à nous de payer la dette…
      Inévitable, tout comme le capitalisme qui serait de l’ordre de la nature!

      Non, les êtres humains peuvent prendre leur destin en main,
      Ils l’ont fait dans le passé, il le feront demain, malgré les voix du maitre.

      D’ailleurs, sur l’objet de la dette, la démonstration est facile
      et remet à sa place la com des Sarko et autres bêtes en cour.

      La liste des pays ayant répudié des dettes de l’Etat est très longue.
      A commencer par la Révolution française.
      Le document qui suit donne des détails sur certains cas:

      Allemagne,
      Etats-Unis
      URSS
      Pologne
      Burkina Faso
      Mozambique
      Namibie
      Paraguay
      Argentine
      Mexique
      Brésil
      Equateur

      http://www.cadtm.org/IMG/pdf/Etude_plaidoyer_en_faveur_de_l_annulation.pdf

    9. @ albin
      on a du mal à suivre. Quel age avez-vous pour nous parler de votre expérience de réfugié trotskiste espagnol ? vos points MSA ont-ils été acquis lors des moissons de ganja ou équivalent ?

  14. Erratum:
    Paul Volcker n’a pas dit que le système financier était mort, il a par contre bien affirmé qu’il était cassé !
    Je me suis laissé induire en erreur par un compte-rendu.

    1. au sujet du Fond de stabilité financière de la communauté européenne, dont le but n’est pas de prêter compte tenu du taux qui serait pratiqué si cela devait se faire.

      Au sujet de la monétisation de la FED, ne pensez vous pas que nous sommes dans les prémices de la dépréciation tout simplement des dettes des états.

      En rachetant ses propres obligations contre du vulgaire papier, c’est un peu comme les annuler, la BCE ne peut monétiser la dette européenne, les états européens n’en ont pas le droit, et si donc ce fond de stabilité n’était que le 1er acte de cette démarche.

      Nous savons tous que sans croissance, la dette des états ne peut qu’augmenter, que si les taux augmentent, les états explosent car tout leur budget y passera, il me semble inéluctable que tout ou partie des dettes sera annulée…

      Inconsciemment nous nous doutons que si cela se produit, les banques vont imploser, gorger de dettes auprès de la BCE et des dettes des états qui seront annulées …. le fond de stabilisation sera peut être l’outil qui permettra de gérer cette implosion….

      Car à travers toutes vos réflexions M. Leclerc, il transparait bel et bien que personne ne sait ce qu’il va advenir, nous voyons que la prise de conscience est de plus en plus précise de l’incapacité du monde à résoudre cette équation impossible, rembourser une dette que personne n’a les moyens réels de rembourser !!!!

    2. Quand les politiques ne savent pas quoi faire, ils créent une commission pour gagner du temps. Dans la même circonstance, les financiers étalent les remboursements…

      Dans le cas présent, il y a un hic ! Entre les finances publiques, le système bancaire et les citoyens, un grand jeu de la patate chaude a débuté. La brillante idée est donc d’arrêter ce jeu pour la laisser refroidir dans les mains de ces derniers, après s’y être brûlés.

      Combien de temps ? Il faut pour répondre se référer au manuel d’instruction militaire qui traite du temps que met le canon à refroidir après avoir lancé un obus : un certain temps !

    3. Il y a quelque chose de rigolo dans le « bris » du système : d’un côté des dettes que l’on ne sait pas comment rembourser, de l’autre des « capitaux flottants » gigantesques qui ne trouvent pas de place au soleil faute de confiance, ou qui ne sont pas si gigantesques que ça eu égard aux gigantesques besoins de financement. Ca fait penser à une guerre de tranchées, où les deux camps se regardent en chien de faïence. Au lieu de continuer à jouer au chat et à la souris, créanciers et débiteurs devraient faire une « table ronde », c’était très à la mode il n’y a pas si longtemps.

  15. « « Le système financier est mort », vient de déclarer Paul Volcker, ancien président de la Fed et l’un des conseillers économiques de Barack Obama, à l’occasion d’une allocution devant l’assemblée de la Federal Reserve de Chicago.

    Le problème est qu’il ne s’en est pas encore rendu compte. »

    ça me fait penser au Chat de Gelluck :

    «La mort, c’est un peu comme une connerie. Le mort, lui, il ne sait pas qu’il est mort. Ce sont les autres qui sont tristes. Le con, c’est pareil.»

    le capitalisme rend triste .

    1. « ça me fait penser au Chat de Gelluck  »

      « La mort, c’est un peu comme une connerie. Le mort, lui, il ne sait pas qu’il est mort. Ce sont les autres qui sont tristes. Le con, c’est pareil. »

      J’aime bien

  16. http://fr.euronews.net/2010/10/01/allemagne-des-larmes-et-de-la-determination-face-au-projet-stuttgart-21/

    Des blessures, des larmes, et de la détermination à Stuttgart en Allemagne face à l’abattage des arbres d’un parc et à un projet de construction d’une immense gare, le projet Stuttgart 21. Hier, dans l’après-midi et la soirée, de nombreux policiers ont repoussé les manifestants mobilisés pacifiquement pour empêcher toute destruction.
    “Ils veulent faire comprendre aux citoyens qu’ils n’ont rien à dire, estime cette protestataire. De telles interventions de la police n’ont même pas eu lieu à Leipzig, en ex-RDA lors des manifestations contre le pouvoir communiste.”

    La police a eu recours aux canons à eau et au gaz lacrymogène pour disperser la foule.

    100 protestataires ont été blessés, selon les forces de l’ordre, 300 d’après les manifestants.

    La chancelière allemande a appelé au calme ce vendredi. Son parti dirige le Bade-Wurtemberg dont Stuttgart est la capitale. Il pourrait perdre ce Land lors des élections en mars au vu des sondages.

    Le mécontentement autour de ce projet a renforcé le soutien aux Verts et devrait être un thème de campagne.

    “Je pense que c‘était fait exprès pour essayer de nous démoraliser, mais ils ne vont pas arriver à leur fin”, promet cette femme.
    Plusieurs manifestants versaient des larmes, d’impuissance et de tristesse, en voyant des arbres s’abattre sur le sol.

    ===============

    Les élections auront lieu en MARS 2011, et la CDU peut déjà dire adieu à ce Land.

    Cette gare est classée monument historique qui plus est, 226 arbres d’un parc doivent être coupés, mais la population n’accepte pas ce projet des promoteurs immobiliers, inutile et coûteux. Les études ont déjà coûté 476 millions, le projet coûte 6-8 milliards avant d’avoir été commencé (il faut doubler ensuite..)

    La meilleur émission est le « heute show » (ZDF) chaque vendredi soir où les allemands disent avec humour ce qu’ils pensent de la politique (stupide) de leur gouvernement libéral, qui n’a rien à envier à celui de Sarkozy. Ils sont exactement pareils, mentent tout autant.

    1. Démocratie capitaliste totalitaire en route.
      Et vous n’avez encore rien vu !
      Quand on élit des représentants et qu’ensuite on n’est plus d’accord avec eux…..baston assurée ! Normal, regardez comment fonctionne une ruche ou une fourmilière.

  17. @ François Leclerc
    Merci de ce faire-part puis du démenti, pour un peu le lecteur interpréterait votre hâte comme le signe de votre souhait : un bon vœu de mort !
    Merci à Roma, Bergougnoux est un malin.
    « L’avenir que rêvèrent nos devanciers s’est désintégré en 1991 lorsque une société explicitement construite en vue de répartir équitablement le produit du travail est morte d’avoir laissé les monstres qu’elle prétendait conjurer croître et la dévorer, la brutalité, les procédés bureaucratiques, l’opacité, le dogmatisme, la sénilité ».
    Le certificat de décès de l’expérience soviétique a déjà jauni mais je reste dubitatif sur les causes plurifactorielles de sa mort, malgré toutes les expertises médico-légales post mortem, et la morgue répandue vis-à-vis de cette expérience.
    Ce n’est pas tous les jours que pareille tentative « de répartir équitablement le produit du travail » est mise en acte.
    Les débuts ont montré qu’elle était intolérable pour les puissances, donc les puissants du monde, dans une forme de répétition de l’union des aristocrates européen contre la révolution française.
    Pendant la WW2 il était clair que malgré les alliances en cours, l’après guerre reconduirait les antagonismes entre les 2 systèmes où chacun de leurs représentants souhaitait la disparition de l’autre.
    Coté camp socialiste, victoire militaire en Europe et bascule de la Chine agrandissaient les territoires rouges et le coup de pouce aux décolonisations au niveau mondial créaient le concept de tiers monde non aligné, après le premier et le second en ligne (politique).
    C’est tout de même en 1944 que Bretton Wood organise une réponse monétaire (l’argent nerf de la guerre !) aux enjeux de domination et toutes les organisations « internationales » qui perdurent aujourd’hui viendront seulement ensuite.
    Ce n’est pas rien que cet ordre : Monnaie d’abord, ONU ensuite.
    Ceux qui ont participé à l’évènement étaient sans exception affiliés idéologiquement au capitalisme et en opposition avec l’autre vision du monde, déjà épinglée de totalitaire par Keynes.
    On sait que l’ONU hébergea longtemps Taïwan ce qui eu comme conséquence la politique dite de la chaise vide par l’URSS. Ainsi la Corée était un conflit où l’ONU était engagée comme telle.
    Une des causes de la dissolution de l’URSS fut monétaire.
    J’ai été sidéré d’apprendre tardivement les demandes financières naïves de Gorbatchev auprès de Reagan comme de Thatcher.

    François Leclerc, est ce que Bretton Wood comme arme financière visant à installer la suprématie du dollar pour combattre l’autre système vous parait une hypothèse défendable ?
    Un système monétaire international mis en place avant une juridiction internationale type ONU n’équivaut telle pas à une définition restreinte de « Internationale » masquant des intérêts particuliers ?
    L’avenir du ménage à trois (URSS/USA/RPC) après la rupture de 1963 entre PCUS et PCC est aussi porteuse du paysage auquel on aboutit aujourd’hui mais c’est un autre fil pourtant entremêlé à ma question.

  18. « Paul Volcker n’a pas dit que le système financier était mort, il a par contre bien affirmé qu’il était cassé ! »
    Donc pas de veillée funèbre,pas de requiem,pas de buffet froid,pas d’allusion déplacée à la puanteur du cadavre,vous me direz de toute façon,l’argent n’a pas d’odeur.

    1. Il est bien cassé, je confirme vu les dossiers refusés par les banques qui seraient passé sans soucis 3 ans plus tôt

  19. « La seconde interrogation s’appuie sur l’ampleur à venir du mouvement de protestation aux mesures gouvernementales, dans un climat social qui ne laisse pas nécessairement paraître au grand jour de profondes inquiétudes, et dont la traduction est incertaine ».

    Sur ce point, et concernant la France, il faut souligner la très faible inélasticité de la dette publique française, et secondairement, la faible inélasticité du déficit public. Historiquement démontrée s’agissant de la dette. C’est dire que le retour à un niveau de dette « raisonnable », ou une réelle réduction du déficit du budget français (càd hors les artifices traditionnellement utilisés pour en dissimuler l’ampleur) semble difficile sans une rupture du pacte social tacite…

    1. Le pacte social a été rompu en 1993 lors de la signature des accords AGCS commis par Mr Balladur, premier ministre.
      A l’époque, personne ne l’a crié sur les toits.

      Étonnant, non..???

  20. Bonjour,
    en lisant le billet de François Leclerc, je n’ai pu m’empêcher de le mettre en relation avec les interventions de Patrick Artus et René Ricol au carrefour de l’économie de France Inter de ce matin. Soit vous ne vivez pas sur la même planète, soit il existe un réel problème de perception de la réalité dans l’espèce humaine. A les écouter, le plan d’économie qui vient juste d’être présenté par le gouvernement est relativement bon, la France doit se battre contre son plus gros défaut…être enfin capable d’exporter ! La croissance est au bout du tunnel etc. etc.
    L’économie, et cela a été dit souvent ici, ressemble furieusement à un système métaphysique et là où autrefois les mystiques de la halakha s’envolait dans des voyages extatiques pour contempler le corps de lumière de Dieu aujourd’hui nous nous lançons à corps perdu pour atteindre les lumières de la croissance.
    Ce qui me laisse perplexe quand à l’entreprise dans laquelle les animateurs de ce blog se sont lancés. Je suis très sceptique quand à la capacité d’une argumentation rationnelle a parvenir à convaincre ceux qui sont aujourd’hui imbibé de ce système métaphysique et qui accessoirement détiennent le pouvoir qui leur permet de disposer de nos vies.
    Je suis même sceptique quand à la capacité de la réalité à les convaincre. Cela a déjà échoué une fois en 2007 2008 et je ne suis plus du tout convaincu que l’effondrement du système réussira là ou la précédente crise a échoué. Les premiers judéo-chrétiens étaient persuadé que le christ comme messie allait les libérer de l’emprise de Rome de leur vivant et puis il est mort ! Le salut allait donc venir plus tard…et il n’est pas venu…Le salut serait dons pour l’après vie… Et on se pose toujours la question 2000 ans plus tard et près de 2 milliards de personnes sont convaincus (plus ou moins) que cela est vrai.
    Ce qui semble faire un peu bouger les choses aujourd’hui c’est l’argumentaire écologique du réchauffement climatique, mais je ne crois pas sans entrer dans les débats scientifiques sur le sujet que ce soit la rationalité qui parviennent à convaincre les gens. Nous sommes encore devant une attente eschatologique. Allons nous échapper à la fin du monde ?
    Wittgenstein à bien montré selon moi que les croyances qui sont au fondement de notre rationalité (paradoxe de Moore) ne peuvent faire l’objet de preuves rationnelles et que la plupart de nos comportements sont ancrée dans notre « forme de vie ». Je ne peut pas dire que j’ai saisi l’ensemble de son argumentation et je crois que bien peu en sont capables.
    C’est pourquoi, je lis ce blog régulièrement et suis convaincu que vous êtes sur la bonne voie tout en me demandant si cela va changer les choses.
    Je suis, pour reprendre le thème du billet de paul de cette semaine, un pessimiste qui manque d’enthousiasme.

    1. Les économistes et politiques en place le sont le plus souvent depuis avant la crise, ceux-là ont des responsabilités qui les empêchent de changer d’avis, même s’ils avaient, mais c’est bien rare, à la fois l’intelligence de comprendre en quoi consiste la crise actuelle et ses conséquences et le courage d’en parler.

      On a vu avec le problème des retraites la voie choisie : l’allongement de la durée de carrière, qui est une façon comme une autre de réduire les montants payés à ceux dont le corps n’est pas capable de tenir au travail jusqu’à 62 ans. En général ceux qui ont commencé tôt dans des travaux pénibles et mal payés. Alors que ceux qui ont commencé tard, en général dans un métier peu pénible et bien payé, auront « enfin » une retraite complète.
      Il y avait d’autres voies possibles, notamment une répartition plus équilibrée, mais fallait pas voter pour le nabot.

      Il faut du temps aux économistes et politiques pour être remplacés, et que d’autres types de raisonnement apparaissent à la surface. De plus en plus de gens ont conscience que l’avenir de l’occident est derrière lui et qu’il s’agit d’un combat d’arrière-garde pour conserver le confort et les apparences d’un monde technologique et prospère. Des bubulles d’idées nouvelles éclatent à la surface, dans la presse écrite, à la radio, parfois à la télé. Ces bulles sont le résultat de réflexions qui se développent sous la surface, comme ici. Quand elles seront assez nombreuses et structurées elles perdront leur statut d' »idées nouvelles » pour celui de projet.

      On peut vouloir une compression du temps créée par un évènement brutal et catastrophique pour obliger à une prise de conscience plus rapide et obligeant à un changement structurel immédiat mais en général ce n’est pas ce que souhaitent les gens.
      Si les idées sont bonnes, collant à la réalité, cohérentes et productrices d’avenir, elles s’imposeront très probablement toutes seules. Du moins s’il reste un semblant de démocratie.

  21. Paul Volcker déclare la mort du système financier. Le système est mort mais pas la finance. Les prix financiers des fonds propres, des crédits, des masses monétaires, des dettes publiques, des déficits publics ne signifient plus rien en tant que prix, en tant que modélisation des limites de la réalité physique. Mais la finance reste vivante en tant que besoin humain de projeter ses activités dans les limites de la réalité future.

    Le système financier est donc mort mais produit encore du discours comme offre rationnelle à la demande humaine d’avenir. La rationalité financière tourne sur elle-même. Quand surgiront des responsables politiques capables de rompre le monologue mortifère de la finance ? Le système financier est un cerveau déconnecté de son corps. Le coeur est arrêté ; plus aucun influx nerveux ; l’encéphalogramme témoigne d’une activité sans aucune stimulation extérieure. Le « bail in » consiste à parler au cerveau qui n’entend plus rien de relancer le coeur et le système nerveux qui sont morts.

    1. Vaut-il mieux un discours politique promettant une croissance infinie, des arbres poussant jusqu’au ciel, irrationnel et simpliste, ou au contraire planter le décor d’un monde en décroissance, guère enviable mais très rationnel, et promettre de s’organiser au mieux pour limiter les inconvénients?
      Je choisis le second mais je crains que la plupart préfèrent le premier quel que soit le prix à payer (immédiatement et plus tard), et peu importe qu’il soit de toute évidence impossible.

    2. Heu, pardon, mais ne vaudrait-il mieux pas dire que l’arret cardiaque a bien eu lieu, que le tracé sur l’electro-cardiographe, ne correspond, en fait, qu’au travail du Pace-maker ( ce qui a été fait après le krach ), qu’il est inutile de poursuivre le massage cardiaque, que même les chocs électriques externes ne serviront à rien …et que l’electroencéphalogramme est plat depuis longtemps …

      Enfin, je n’y comprend pas grand chose à tout ça …

  22. Les historiens ont beaucoup écrit sur la seconde guerre mondiale, puis sur la guerre froide. La charnière entre les deux a suscité moins de curiosité, à ma connaissance.

    Bretton Woods, en 1944, est a mettre en perspective ainsi. Cela a été l’acte I d’une stratégie de reconstruction plus globale, sous les auspices américaines, visant notamment à prémunir l’Europe de l’influence des rouges.

    1. Ok, merci.
      C’est pour cette raison que dans l’ordre qui conviendrait, une réforme de l’ONU s’imposerait avant toute forme de négociation d’un nouveau système monétaire international qui en découlerait et qu’une kyrielle d’organismes internationaux sont déjà morts. Qui est en position de constater l’avis de décès ? Pas les médecins tous occupés à la réanimation. Donc reste la famille…

  23. Savez-vous que la Hypo real estate s’est scindée récemment en 2 établissements, l’un étant une « bad bank », dont l’Etat allemand se porte garant à hauteur d’environ 200 milliards d’euros ? Et 5 euros pour les minima sociaux…

    (C’est beaucoup plus que l’Irlande…)

    On comprend aussi l’idée de séparer les banques commerciales des banques spéculatives. Pour limiter les risques pour les petits épargnants.

    1. Oui, comme les ricains on « bail-outé » 3 « Wholesale credit unions » supplémentaires la semaine dernière pour cause de 50 milliards de dollar de créances douteuses. Environs 2/3 de ces organismes venant en soutient des « retail credit unions » sont maintenant sous responsabilité publique (voir WSJ). Ceci dit à l’heure actuelle 100 milliards d’euros ça n’impressionne plus guère…On vas bientôt être rattrapés par la réalité virtuelle.

  24. Si nous sommes d’accord avec l’affirmation que le monde financier est mort, mais qu’il ne le sait pas encore, il est urgent de savoir ce qu’est le monde financier par rapport avec notre civilisation, pour savoir si elle aussi est morte ou sinon quelles sont ses chances de survivre.
    Ne serions nous pas des « morts-vivants » ?

    1. « Ne serions nous pas des « morts-vivants » ? »

      Toute mort étant porteuse de vie nouvelle, toute vie contenant sa propre mort.

      Un jour j’ai vu un « revenant », un triste individu qui a semé la chienlit partout ou ses ripatons l’on porté. Nous avions croisé sa route, nous étions sa dernière chance, il fût une épreuve. Ce monsieur s’est pointé un beau matin chez nous, sur notre lieux de travail, nous réclamer son dû. Je lui ai répondu que si par malheur nous réclamions le nôtre il ne serait plus que poussière, là sur le champ.

      Je lui ai dit de retourner parmi les siens et d’y rester…. au tombeau!

      En y repensant j’aurais peut être du tenter  » lève toi et marche! ». Si j’avais pu, si j’avais su……. je crois que dans l’état de décomposition où il était ça l’aurait achevé.

      Les morts n’ont pas de conscience, rien ne leur apprend, ils craignent la mort tout en ignorant la vie. La seule chose qu’ils distinguent c’est un rapport primaire gain/perte.Trop pressés voulant abolir le temps c’est la vie qu’ils réduisent.

      Vous semblez bien vivant.

    2. à octobre,

      Le chemin ? l’ironie noire, avec plus ou moins de bonheur, sans doute moins, à en juger par votre commentaire.

      Prendre un chemin recèle toujours quelque danger, rester immobile ne protège de rien.

    3. Ceux qui ont trop de pouvoir sont des morts-vivants, et ne le savent pas : trop d’orgueil ! …robotisation et sclérose de leur propre regard au monde …

      Pas les autres, pas encore, puisqu’il se dit ici mélancolie, évocation de la mort, poésie, philosophie, colère, tatonnement de la pensée, décryptage de la propagande …enfin la vie même .

  25. bonjour
    Pourquoi au lieu de sauver les Banques ils ne sauvent pas ceux qui en souffrent ?
    Il n’y a pas si longtemps il existait une Banque gérée par l’état,ici ,en Belgique ,cella s’appelait CCP.
    Vous aviez toute les facilités de gérer vos paiements etc et sans aucuns risques.
    Je suis certain que si les politiques décident d’une Banque publique au service des gens ,hors spéculations ,ce service nous serait bien plus profitable.
    rego

    1. C’est pas encore mûr, mais ça va viendre .

      « ceux qui en souffrent « , vont l’expliquer plus où moins gentillement aux politiques. Ils sont un peu tenus par les »bourses, d’un côté la finance, de l’autre nous. Normal qu’ils hésitent.

      Ca doit faire mal?! Chacun son tour…..et toc!

      Pour l’instant nous sommes dans les pourparlers par l’intermédiaire de monsieur Jorion et quelques autres. Nous ne somme qu’armés d’une carte d’électeur et tout plein d’une volonté de travailler ensemble, pour bâtir. Faudrait pas que messieurs les politiques et les financiers nous mettant des bâtons dans les roues, le climat se gâte.

      Nos politiques savent que quelque soient leur choix, ils auront un petit quelque chose à perdre. Sauf que si ils font le mauvais choix se sera un gros quelque chose à perdre pour tout le monde.

      Cela dit ,moi je dis ça comme je dirais autre chose….. pour causer.

      Vous aimez les puzzles?

    2. Quoi, Saule, « éparpillés façon puzzle « ! ….
      du calme, on va encore dire que nous sommes des sauvages !

  26. A ceux qui doutent de la réalité des arguments avancés dans ce Blog.
    Il existe une petite arithémétique de la dette qui permet de comprendre les inexactitudes données par les grands décideurs. Pour qu’un Etat cesse d’aggraver sa situation, il faut que son endettement (ce qu’on appelle la dette des administrations publiques et qui s’exprime en points de PIB; par exemple 80% dans le cas de la France) multiplié par la différence entre le taux de croissance du pays et le taux de l’intérêt moyen, corresponde à une valeur qui est aussi le solde budgétaire de l’année:
    Plus simplement , sI: Dette X (Taux de croissance- taux de l’intérêt) = solde budgétaire , l’Etat cesse d’aggraver son risque d’insolvabilité.
    Amusez vous avec les chiffres que vous connaissez et vous aurez une idée (parmi d’autres) de l’ampleur du problème.
    Par exemple pour la France en 2011 si l’on prend les chiffres suivants: dette 80% du PIB; croissance 1,5%; taux moyen 3%, nous avons le résultat suivant: 0,80(1,5-3)= -1,20 point de PIB. C’est dire- le PIB de la france étant d’environ 2000milliards d’euros- qu’il faudrait un excédent budgétaire de 1,2X2000= 24milliards d’euros pour que la situation de l’Etat ne s’aggrave pas.
    Le budget en discussion pour 2011 prévoit 90 milliards de déficit pour le seul Etat. La situation n’est pas grave: elle est catastrophique. Je vous invite a faire le même calcul, pour l’Irlande la grèce etc.
    Je puis vous donner les chiffres , mais il est facile de les trouver.
    Bon week-end à tous.

    1. Aucune raison de s’inquiéter, la Chine semble vouloir aider la Grèce lors de ses prochains appels d’offre.
      Puis elle aidera la France, l’Italie, L’irlande, ….

      Il ne me reste plus qu’à inscrire mes enfants dans des cours intensifs de mandarin.

    2. Amusant, Jean-Claude, comme cette réflexion ne détruit PAS la propagande des libertariens.
      Je m’explique.
      Pour un ménage ou une personne physique, l’équilibre du budget est simple :
      La banque accorde un prêt lorsque vos perspectives de salaires lui permettent de pouvoir la rembourser. (en théorie, bien sûr, vu les mœurs actuelles légèrement contraires)

      Pour une entreprise, si la capacité d’autofinancement n’est plus suffisante pour garantir une augmentation subite d’activité ou un potentiel de recherche et développement, vous n’avez plus qu’à convaincre votre banquier de lui promettre une rentabilité exceptionnelle.

      Pour un état, si la capacité à développer sa population par une éducation de haut niveau et à soigner les maladies les plus fréquentes et graves n’est plus possible par manque de moyens financiers, cet état périclite car la rentabilité argentifère est le but du courtermisme qui est une politique de terre brulée.

      L’imbrication des étages qui n’ont pas le même but et n’ont pas à l’avoir constitue une différenciation qui devient une opportunité extraordinaire pour les personnes qui pensent bêtement que le « diviser pour mieux régner » leur rapporte…
      Alors que tuer les autres s’est souvent révélé quelque peu risqué au cours des derniers millénaires.
      Mais bon… laissons-les risquer leur vie. Après tout.

      Preuve aussi que l’humanité commence à refuser le crime et j’en profite pour déclarer que j’aime Cécile pour sa réflexion par rapport à la religion.

    3. Le raisonnement a une faille : le budget de l’état comprend le service de la dette (remboursement de la dette échue et de l’intégralité des intérêts). Donc à solde de budget nul vous remboursez une partie de votre dette. Ceci dit quelqu’un a calculé que pour rembourser aux conditions actuelles il faudrait se limiter aux strictes dépenses régaliennes de l’état (police, justice, armée, affaires étrangères).

    4. Non Bernique.
      Lorsque les richesses crées par une population sont suffisantes (soit avec une imposition non trafiquée), toutes les structures communes peuvent être crées et entretenues par l’état sans avoir besoin d’endettement.
      C’est ce qu’a calculé l’Allemagne début 2009 par la simple imposition de la part de PIB (10% au niveau mondial) qui disparaissait dans les paradis fiscaux.
      Sans cette disparition, ses comptes seraient à l’équilibre 2 à 3 années plus tard.

      Alors, en effet, la privatisation de tout service commun est le rêve de tout capitaliste : en tant que services obligés, cela les met en position de monopole et vous savez que c’est ce qui rapporte LE PLUS.

    5. J’ai dit dans les « conditions actuelles ». Cela ne veut pas dire que je les juge acceptables. Je dirais même plus que cela prouve qu’il n’y a pas de solution passant par un remboursement effectif et total de la dette à moins d’aller chercher l’argent où il se trouve.

  27. Les médias vont barguigner sur un chiffre: la participation aux manifestations.

    Mais l’info du jour, que dis je du jour de l’année jusqu’à ce jour, c’est ça:
    Dans la tourmente financière la Grèce soutenue par la Chine

    De deux choses l’une, ou cet évènement s’est produit en « concertation » avec les gouvernements Européens en retour d’une diminution des sièges européens au FMI au profit futur de la Chine. Et c’est donc une alliance objective pour un sauvetage européen piteux et une refondation du SMI, dans une alliance Chine-Europe.
    Ou c’est un cavalier seul de la Chine et nous Européens pouvons fermer le ban et demander l’accrochage du Yuan à l’Euro et définitivement jeter nos ambitions à la poubelle.

    La Chine sauvant la mère des démocraties!

    Nous pouvons pleurer et les américains trembler.

    1. Pourquoi pleurer…??
      L’argent vous manque déjà…???

      Nous avons bien plus. Mais vous êtes encore obscurci.

    2. @Piotr et Julien,
      Merci pour la vigilance et la correction.

      @Yvan

      Le riz cette année est long à murir
      On voit déjà venir le gel et le vent
      Givre Gel Vent Grêle Pluie
      Le manche des outils est moisi
      La lame de la faucille est rouillée
      La paysanne n’a plus de larmes…

      Su Dongpo (1036-1101)

    3. C’est plein de bon sens :

      Les chinois se débarrassent de dollars en échange d’euros.
      Il complètent leur compétences et présence auprès d’un gros acteur de l’affrètement international.
      Ils trouvent un débouché captif pour leurs bateaux.
      Ils se créent un nouvel « obligé ».
      Au pire des bateaux c’est plus facile à saisir que des musées ou des iles même ioniène.
      C’est la technique des petits pas.

      Pour les grecs, c’est de l’argent frais, de la diversification des prêteurs, des relation avec le premier exportateur mondial qui forcément envoi plein de choses par la mer….

    4. Sachant que la Grèce est le 3ème pays en Europe pour le nombre de navires mais le premier en tonnage, on comprend mieux l’intérêt des chinois …
      Ainsi que le 7ème pavillon mondial en jauge brute.
      http://www.marine-marchande.net/Monde/flotte-mondiale.htm
      Autre élément : 67% des armateurs naviguent sous pavillon de complaisance.
      Concernant la Grèce, cela représente 72,3% du registre de Chypre, le plus fort taux au monde.
      http://scaphinfo.free.fr/contestation/convenience_flags.html (très bon article au demeurant sur les pavillons de complaisance et la transport maritime).
      Chypre, au 11ème rang des pavillons, autant que les USA …
      Enfin, 90% du transport de marchandise s’effectue par voie maritime.
      C’est dire si la Grèce est un bon investissement pour les chinois, en Europe ou ailleurs, via ou non le pavillon chypriote (lui-même intégré dans l’UE).

  28. « La seconde interrogation s’appuie sur l’ampleur à venir du mouvement de protestation aux mesures gouvernementales, dans un climat social qui ne laisse pas nécessairement paraître au grand jour de profondes inquiétudes, et dont la traduction est incertaine. Résignation et rejet sont les deux faces de cette même médaille, et l’on ne sait pas à l’avance de quel côté elle tombera. L’expérience en la matière tend à prouver que plus les mouvements d’opinion sont souterrains, plus ils peuvent être massifs lorsqu’ils font finalement surface. C’est un gros pari que de vouloir jouer au plus fin avec cela. »

    Ainsi que vous le démontrez au fur et à mesure de vos analyses, le système financier actuel n’est plus qu’une coquille vide, qui ne va pas tarder à se désintégrer.
    Nul doute que les citoyens de nombreux pays qui ont acquis le « bon sens populaire » au fur et à mesure des générations, le savent depuis longtemps.
    Ils savent aussi, à travers leur vie de tous les jours qu’ils vont être entraînés dans cette chute, bon gré mal gré.

    On se demande souvent pourquoi ils ne se révoltent pas plus …. mais parce qu’ils savent que cela ne sert à rien … pour l’instant.
    Sans doute attendent ils que le système soit suffisamment moribond pour lui asséner le coup de grâce.
    Et ce jour là, ils seront présents.

    (votre style a le don de rendre vivant ce qui est …. mort 😉 j’apprécie toujours autant vous lire)

  29. Vendredi 1er octobre 2010 :

    Draghi : attention aux « banques zombies ».

    Le gros problème des banques qui sont devenues trop dépendantes des liquidités fournies par la Banque centrale européenne (BCE) doit être résolu par les autorités financières nationales et non par la BCE, a déclaré vendredi 1er octobre un membre du Conseil des gouverneurs de la BCE.

    Au cours d’une conférence donnée à Rome, Mario Draghi a affirmé que beaucoup de banques de la zone euro étaient bien plus fragiles que ne le laissaient paraître leur bilan, car le niveau très bas des taux d’intérêt minimisait la dégradation de leur situation financière.

    Si ce problème n’est pas résolu, « nous aurons ces banques zombies dans la zone euro pendant un certain temps ».

    Le Figaro

    1. La machine à faire baisser l’euro par rapport au dollar se remettrait elle en route? Ou bien déception de ne pas avoir eu la place de JC (Trichet) ? Vous en pensez quoi Mr Leclerc ?

    2. Mario Draghi veut signifier que le gouvernement grec, par exemple, doit renflouer les banques de son pays, comme les irlandais essayent de le faire. En plus de ce qu’ils doivent déjà accomplir !

      Sinon, craint-il, les liquidités injectées par les banques centrales font finir par créer une nouvelle bulle.

      Quand certains crient à l’inflation, aux Etats-Unis, et demandent que la Fed augmente ses taux directeurs, c’est l’inflation des actifs qu’ils ont en tête ! Ils ne le disent pas explicitement car ce n’est traditionnellement pas celle-là que l’on combat.

      On reste toujours dans le schéma des vases qui ne communiquent que dans un seul sens.

  30. Ca commence vraiment à sentir la fin des haricots pour les Etats Unis, je parle de cette intervention de la Chine pour la Gréce, on c’est tous très bien que la Chine le fait pas par bonté d’âme. L’Empire est vraiment sur le déclin!

  31. Too big to fall…Les puissances nucleaires peuvent elles veritablement faire defaut ? Prendra t on le risque de voir un gouvernement d extreme droite prendre le pouvoir en France ? Pas besoin de de repondre a la question. Donc on peut encore tirer sur la corde…Contrairement a l`espagne…
    Nouvelle course aux armements en perspective ? Rappelons par ailleurs la decouverte de la premiere planete habitable de la voie lactee par des astronomes americains…C est un peu moins loin que le paradis

    http://www.lemonde.fr/planete/article/2010/10/01/gliese-581-g-premiere-exoplanete-peut-etre-habitable_1418859_3244.html

Les commentaires sont fermés.